Cerisy-la-Forêt & Moon-sur-Elle / De la gare à la forêt, inventer des territoires de coopérations

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Préparer nos territoires aux bouleversements écologiques et sociaux est sans doute l’objectif majeur de notre époque et assurément du mandat électif en cour. L’urgence se manifeste à toutes les échelles. La ville de Cerisy-la-Forêt héberge des réfugiées ukrainiennes tandis que la commune de Moon-sur-Elle s’interroge sur le devenir de la gare de Lison dans une vision durable de son territoire. Local et global s’entrechoquent avec la même volonté de construire des solutions. Les températures que nous avons subies cet été, la perspective d’un hiver sous le signe de la restriction énergétique nous rappellent que nous ne parlons pas du monde d’après, mais du nôtre. D’une certaine façon, cet atelier des territoires, dans sa version «flash», a permis d’esquisser, entre Moon-sur-Elle et Cerisy-la-Forêt, un cadre d’action pouvant résonner à des échelles plus larges afin de construire une stratégie partagée de développement autour de la valorisation et la préservation de leurs patrimoines vivants? 

Pourtant, ce n’était pas gagné ! Bien que distante d’une dizaine de kilomètres, l’identification des enjeux partagés entre Moon-sur-Elle et Cerisy-la-Forêt n’a pas été aisée. Elle a nécessité de se mettre autour de la table, d’élargir le cadre de réflexion, de dépasser les limites communales et d’envisager le territoire comme un bien commun. Initialement imaginés comme deux ateliers distincts, l’hypothèse de les réunir s’est avérée fructueuse et génératrice d’autres pistes, d’autres voies. Comprendre que la revitalisation du centre de Cerisy nécessite de renforcer le rôle de la gare de Lison, et que le développement de celle-ci nécessite de l’inscrire dans une géographie plus large allant du Parc Naturel Régional (PNR) des Marais du Cotentin et du Bessin à la forêt de Cerisy n’est pas chose facile. Si chaque sujet nécessite une attention particulière, il faut déployer de l’intelligence collective pour les penser en relation, dans un système plus large. L’urbanisme doit irriguer le territoire par du potentiel. Il doit permettre, rendre possible les initiatives, en les plaçant dans une perspective collective et globale. 

En nous appuyant sur les spécificités des lieux, en les arpentant avec les participants des ateliers, nous avons découvert des pépites, des initiatives privées et publiques. Nous avons surtout envisagé le territoire comme un socle et un lien: un socle qui fonde les activités humaines et qui invite au dialogue avec les autres vivants, et un lien qui réunit et assemble dans de continuités paysagères et écologiques. En partant de la toponymie des communes, nous avons travaillé sur les spécificités des lieux. L’Elle et la forêt sont devenues des actrices de la reconquête du territoire et de ses centralités. La vallée de l’Elle devient un trait d’union qui rassemble la gare de Lison, le PNR et la forêt de Cerisy. C’est aussi l’opportunité de valoriser un paysage méconnu, celui des bocages. 

En considérant le commun aux deux villages, nous avons créé une thématique transversale permettant de réfléchir au devenir de la gare de Lison et des espaces publics moonais, de penser au développement du centre-bourg de Cerisy autour et avec la forêt et de retrouver des liens entre les communes et ses habitants.

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